Vers une articulation des temps de vie !

Lu dans la presse - Laboratoires Weleda : sa future crèche d'entreprise sera bioclimatique !

Weleda est un groupe Suisse qui fabrique des cosmétiques bio depuis 1921. 400 personnes sont employées en France, à Huningue (Alsace).

Weleda ouvrira en août prochain la première crèche bioclimatique « Cœur d’enfants » : 23 bébés pourront y être accueillis. Ce projet a été accompagné par Crèche attitude depuis 2007. Les travaux ont commencé début 2009.

Pourquoi cette initiative ?

Le responsable environnement de Weleda, Gilles Lematte, explique que « c’est à la fois une démarche sociale et environnementale ». En effet, l’idée est intéressante : l’entreprise Weleda vendant des produits bio, la construction d’une crèche bioclimatique permet d’être cohérence avec les valeurs de l’entreprise et de mettre en avant la responsabilité sociale de l’entreprise.

Que signifie « bioclimatique » ?

La construction bioclimatique permet de prendre en compte l’impact énergétique en fonction de l’usage des locaux. La disposition des pièces est étudiée de manière à ne pas avoir de pertes énergétiques : les pièces de vie, assez ouvertes, sont au sud de la construction et les locaux techniques sont plutôt situés au nord.

Des matériaux moins polluants et donc plus sains sont utilisés comme par exemple :

- des briques issues de pierre volcanique, fabriquées sans cuisson sont recouvertes d’une structure en bois d’essences locales.

- les isolants sont naturels comme la cellulose et le liège

- les plâtres absorbent les composés organiques volatils (exemples de composés organiques volatils : peintures, encres, colles, détachants, cosmétiques, solvants...)

Est-ce une nouvelle voie pour les entreprises qui souhaitent afficher leurs actions en terme de responsabilité sociale ?

Qu’en pensez-vous ?

En savoir plus :

Pour voir quelques photos du projet et son histoire : http://www.weleda.fr/?id=789

Bonus :

Un autre exemple de crèche bioclimatique : la crèche Hérold à Paris 19^ème arrondissement (ouverture en mars 2007) : http://paris.19.evous.fr/Creche-Herold-Premiere-creche-bio,567.html

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Source de l’image : site internet de Weleda

Portrait - Lactissima : une offre originale pour les salariés-parents

Pour cette première interview, je souhaite vous présenter Véronique Darmangeat, rencontrée lors de la rédaction de mon mémoire d’analyse sur le sujet de l’articulation vie professionnelle – vie familiale. En effet, Véronique Darmangeat a créée Lactissima, une nouvelle offre pour les salariées d’entreprise. Mais laissons- lui le soin de présenter exactement son offre.

Véronique, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel ?

Bonjour, je suis consultante en lactation. Je suis installée en libéral depuis 2005 et je propose des consultations aux femmes qui ont des problèmes ou des questions autour de l’allaitement maternel. Parallèlement, j’ai créé le cabinet conseil Lactissima.

J’ai découvert cette profession lorsque mes enfants étaient petits. J’ai tout de suite su que c’était pour moi : l’allaitement et la relation d’aide me passionnaient et je pouvais envisager de travailler à mon compte. J’ai donc repris des études et passé le diplôme de consultante en lactation.

Qu’est-ce qu’un consultant en lactation ?

Un consultant en lactation est un spécialiste de la lactation humaine et de l’allaitement maternel. Il s’occupe de tout ce qui touche à l’allaitement. Le consultant en lactation a passé le diplôme de consultant en lactation IBCLC (International Board of Consultant Lactation Certificated) après avoir un niveau bac+3, justifié d’au moins 190 heures de formation à l’allaitement maternel et 1500 heures de pratique de l’aide à l’allaitement auprès des mères. Le diplôme doit être recertifié tous les cinq ans grâce à 75 heures de formation continue. Il faut repasser le diplôme tous les dix ans.

Vous avez créée une société Lactissima en lien avec l’allaitement. Quelle est l’origine de la création de Lactissima ?

Dans mes consultations, je vois beaucoup de femmes qui reprennent le travail et qui souhaitent tirer leur lait pour leur enfant. Elles sont encore trop souvent contraintes à tirer leur lait dans les toilettes en le cachant sur leur lieu de travail, ce qui pose un certain nombre de problèmes, notamment au niveau de l’hygiène. J’ai eu envie de faire quelque-chose pour que cela change. Une amie, consultante en lactation elle aussi, avait la même envie. Nous nous sommes donc lancées à deux dans cette aventure. Aujourd’hui je dirige seule Lactissima.

Que propose Lactissima aux entreprises ?

Lactissima propose aux entreprises de monter des programmes de soutien à l’allaitement maternel pour leurs salariées qui reviennent de congés maternité. Je propose à chaque entreprise de monter un programme personnalisé en fonction du type d’emplois de ses salariés, de leurs horaires, du lieu de travail, etc… C’est un programme gagnant-gagnant car cela répond à un besoin exprimé par les femmes et cela permet à l’entreprise de faire diminuer le turn-over et l’absentéisme, d’avoir des salariées qui reviennent plus tôt de congés maternité et de les fidéliser.

Les sociétés américaines * qui ont adopté un programme de soutien à l'allaitement ont noté :

• un retour sur investissement de 3$ pour chaque dollar investi dans le soutien à l'allaitement
• moins de maladies chez les enfants allaités des employés
• une baisse de l'absentéisme pour enfant malade
• des frais de santé moindres (environ 400$ de moins par bébé pendant la première année)
• une hausse de la productivité
• une réduction des départs des femmes qui ont plusieurs enfants
• une hausse de la loyauté des employés vis-à-vis de l’entreprise
• une plus grande capacité à attirer des salariés compétents

* Lee N."Benefits of Breastfeeding and Their Economic impact",Health Education Associates

Lactissima propose aux entreprises :

• Du conseil :

· Évaluer les besoins de l’entreprise

· Déterminer et mettre en place un programme adapté à l’entreprise

· Aménager l’espace de travail

· Évaluer l’efficacité du programme

• De la formation

· Pour l’entreprise : Former, mettre en place et suivre un réseau de soutien interne.

· Pour les parents : Avant ou pendant le congé « maternité et/ou parental » :

· Bénéfices de l’allaitement maternel,

· Conduite de l’allaitement,

· Place du père,

· Allaitement et reprise du travail.

• De la documentation technique

· Supports de communication interne

· Supports techniques

• Des consultations spécialisées

· Suivi prénatal

· Consultations de sortie de maternité

· Consultations pour organiser le retour au travail

· Consultations allaitement et travail

Lactissima est également signataire de la charte de la parentalité en entreprise depuis le 7 mai 2009.

Pouvez-vous nous donner un exemple concret ?

Par exemple, installer une pièce d’allaitement permet aux femmes qui le souhaitent de tirer leur lait pour que leur bébé soit nourri exclusivement au lait maternel. Ces bébés sont statistiquement moins malades, les mères prendront donc moins de jours d’absence pour enfant malade. Elles seront reconnaissantes à leur employeur pour l’aide fournie à un moment particulièrement difficile dans la vie d’une femme (le retour au travail après le congé maternité) et n’iront pas chercher ailleurs de meilleures conditions de travail.

C’est intéressant mais le droit du travail prévoit déjà la mise à disposition d’une chambre d’allaitement dans l’entreprise si l’effectif de 100 femmes minimum est atteint dans l’entreprise. Quelle est finalement votre valeur ajoutée dans votre programme de soutien à l’allaitement ?

C’est exact mais cette partie du code du travail est ignorée de quasiment tous les employeurs et elle n’est jamais appliquée sans que cela n’ait jamais été sanctionné. De plus, elle ne prévoit pas la rémunération de la pause d’allaitement (alors qu’il ne viendrait à l’esprit de personne de décompter du salaire le temps passé en pauses cigarettes). Si une société souhaite mettre en place seule une pièce d’allaitement aujourd’hui, c’est rarement pour qu’une femme y allaite directement son enfant. Le plus souvent, c’est pour qu’une femme puisse y tirer son lait. Or, nous entrons là dans un domaine d’ignorance totale :

• Quand une femme peut-elle prendre ses pauses pour que cela ne pénalise pas son travail et soit réaliste par rapport à son allaitement ?
• Comment faut-il aménager cette pièce pour qu’elle soit utilisable ?
• Comment informer ses salariées sans entrer dans leur vie privée ?
• Quel soutien mettre en place ?

Lactissima répond à toutes ses questions et permet à l’entreprise de mettre en place un programme qui ne bouleverse pas la vie de l’entreprise mais améliore le bien-être des salariées et permet une meilleure gestion de cette catégorie de personnel.

Comment réagissent les entreprises à la présentation de votre offre ?

C’est très variable. Quand l’entreprise dispose d’un médecin du travail sur place, celui-ci est en général intéressé par le projet car certaines femmes lui ont déjà posé la question du tirage de lait. Mais c’est encore souvent l’incompréhension qui domine : pourquoi parler d’allaitement dans une entreprise ??? Souvent, il suffit d’expliquer clairement les avantages pour tout le monde pour convaincre de l’intérêt du projet. De là à se lancer…

Quels sont alors vos arguments pour convaincre les entreprises à se lancer dans ce programme innovant d’articulation vie professionnelle – vie personnelle ?

L’investissement pour une grosse entreprise est minime alors qu’il permet un retour rapide sur investissement. C’est aussi mettre en place une politique d’entreprise innovante qui va permettre d’attirer les femmes hautement qualifiées…et de les garder. C’est bon pour l’image de marque de l’entreprise. Enfin, une entreprise ne prend aucun risque à essayer : il y a toujours plus de femmes qui allaitent et souhaitent poursuivre l’allaitement à la reprise du travail !

Quel est le profil de vos clients ?

De grosses entreprises employant des femmes cadres ayant entre 25 et 50 ans et ayant déjà une démarche en faveur de la conciliation vie familiale-vie professionnelle. Aujourd’hui en France, plus les femmes ont un niveau socio-économique élevé, plus elles allaitent. Ce sont donc souvent des femmes cadres. L’entreprise a donc tout intérêt à les garder plutôt qu’à former quelqu’un d’autre si elles prennent un congé parental…

Voulez-vous ajouter autre chose ?

Ce genre de programme existe déjà dans de nombreux pays et les entreprises qui l’ont expérimenté sont très massivement satisfaites. Il existe aux États-Unis et en Australie par exemple, des sites officiels qui répertorient, pour les femmes, les entreprises qui soutiennent l’allaitement maternel grâce à des programmes certifiés.

Aux États-Unis, Hewlett-Packard et IBM font partie de ces entreprises. L’investissement n’est pas très important et tout le monde s’y retrouve. Le coût de l’investissement est lié aux prestations choisies et peut démarrer à partir de 5 000 euros pour une entreprise de taille moyenne.

Merci beaucoup Véronique pour cette interview.

Pour information, Véronique Darmangeat prépare actuellement un livre concernant l’allaitement et le travail, livre prévu pour octobre 2010.

Si vous souhaitez contacter Véronique Darmangeat, visitez son site internet Lactissima : http://www.lactissima.com/ ainsi que son blog A tire d’ailes : http://www.lactissima.com/blog/

N’hésitez pas à laisser des commentaires et à poser des questions à Véronique Darmangeat !

Lu dans la presse - Une crèche pour les diplomates à Paris

Les diplomates installés récemment sur le nouveau site du ministère des affaires étrangères et européennes de la rue de Convention (Paris, 15ème arrondissement) ont maintenant un mode de garde pour leurs jeunes enfants. Une crèche, Babilou – Balard (Paris 15^ème), vient d’être inaugurée ce mercredi 19 mai par Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères.

Vingt berceaux sur les trente cinq ont été réservés pour le personnel du ministère pour leur permettre de mieux articuler vie professionnelle – vie familiale. Cette crèche a une amplitude horaire large : 8h00 à 19h30 ainsi que différents accueils disponibles : régulier, occasionnel, d’urgence.

Cette initiative s’inscrit, d’après le communiqué de presse, dans une politique déterminée de Bernard Kouchner de promotion de la parité et du travail des femmes. Bernard Kouchner souhaite expérimenter également d’autres formules comme la réservation de berceaux mobiles.

Dans le communiqué de l’AFP concernant l’inauguration de cette crèche, il est mentionné cette information : "Pour nous, les 35 heures, ce n'est pas notre quotidien", a fait valoir Bernard Valero, porte-parole du ministère, interrogé lors d'un point de presse sur cette inauguration. »

Nous pouvons nous interroger sur le sens de cette déclaration. Qu’est-ce que cela signifie ? Que les salariés-parents qui sont aux 35 heures n’ont pas de problème de garde d’enfants ?
La crèche Babilou - Balard ferme à 19h30, soit en moyenne 1 heure plus tard que les autres crèches. Sachant qu’un bébé est gardé 10 h par jour maximum en crèche, une grande majorité de salariés font des horaires supérieurs à 35 heures par semaine, en raison notamment de la mise en place des jours de réduction de temps de travail (JRTT).

Est-ce vraiment une avancée d’avoir des crèches qui ferment aussi tard (19h30 !) ? Ne faudrait-il pas plutôt revoir l’organisation du travail à l’image de certains pays nordiques pour que les salariés puissent réellement articuler vie professionnelle – vie familiale ?

En Suède ou au Canada, est-ce qu’un cadre quitte son lieu de travail après 18 h ? Ou a une réunion importante après 17h ?

Source de l’image : galerie d’images de Microsoft (Clipart)

Décryptage - Bonnes pratiques travail-vie personnelle aux Etats-Unis : l'US Navy

J’ai lu avec attention un article concernant l’US Navy, l’armée américaine et leur politique Ressources humaines, paru dans la revue “Entreprise & Carrières” du 4 au 10 mai.

Pour pouvoir attirer et fidéliser les meilleurs recrues, l’US Navy a mis en place des mesures en faveur de la famille et du télétravail. L’US Navy compte 330 000 marins.

En 2007, l’US Navy a lancé une enquête après de ses jeunes recrues et a tiré le bilan suivant :

- 80 % des hommes se réengagent contre seulement 40 à 50 % chez les femmes car la vie professionnelle prend davantage le pas sur leur vie privée.

La directrice de la task force vie-travail à l’US Navy, Stéphanie Miller, a décidé de mettre en place les mesures suivantes :

- pour les mamans venant d’accoucher : elles ont maintenant un an pour allaiter leur bébé et pour s’organiser pour trouver un mode de garde contre quatre mois auparavant !

- pour les parents qui adoptent : ils ont droit à trois semaines de congés payés supplémentaires et les papas ont droit à 10 jours.

- pour les marins : ils ont droit à un congé sabbatique de 3 ans en conservant tous les avantages liés à leur couverture santé ainsi que l’accès à tous les équipements sportifs.

Les marins ont droit également au télétravail, un à deux jours par semaine.

Une mesure plutôt innovante a été également mise en place : pour éviter les déménagements très fréquents dans cette profession, il est possible de conserver son logement et d’effectuer la majorité du travail à distance. Ainsi, les recrues changent “virtuellement de base”.

Grâce à cette nouvelle politique de Ressources Humaines, l’US Navy a été récompensée par le prix Optimas de la meilleure politique de Ressouces Humaines, décerné par le magazine Workforce Management. La revue Working Mother a également mis en avant dans un article cette avancée sociale.

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Source de l’image : http://www.mediabistro.com/agencyspy/

Focus sur...Qu'est-ce que la parentalité ?

D'après Marie-Agnès BARRERE-MAURISSON, il existe trois périodes concernant la politique familiale : le "familiarisme", le "féminisme" et le "parentalisme".

La première appelée "familiarisme" fait référence à la période des Trente Glorieuses (politique nataliste). Durant les années 70 et 80, le développement du travail des femmes et l'évolution culturelle ont fait émerger un courant de protection des droits des femmes ("féminisme"). De nos jours, l'enfant est au cœur des politiques familiales. Ainsi la "parentalité" se définit comme "tout ce qui touche à l'enfant et à sa relation avec ses parents". Le Groupe Division Familiale du Travail de MATISSE a mené une enquête en 1999 sur le sujet du temps parental et l'a défini et quantifié pour la première fois.

Ainsi, ce nouveau temps intervient au même titre que le temps professionnel, le temps domestique, le temps des loisirs et le temps physiologique.

Ce temps parental devient un enjeu prioritaire dans nos sociétés du fait des changements démographiques comme l'augmentation des familles monoparentales et du nombre de divorces. L'instauration du congé de paternité en vigueur depuis le 1er janvier 2002 illustre bien ce temps parental à destination également des pères. C'est l'indicateur fort d'une nouvelle "politique familiale dans l'entreprise".

Comme le déclare M.A BARRERE-MAURISSON, c'est […] "la reconnaissance légale, y compris dans le monde du travail, du statut des hommes en tant qu'ils sont aussi des parents." De plus, il semble que la famille soit un acteur important pour la coordination et la synchronisation des rythmes de vie.

D'après les auteurs du livre "Concilier vie professionnelle et vie familiale en Europe", les enfants ne doivent pas devenir la variable d'ajustement des emplois du temps contraints par le monde du travail. C'est pour l'une de ses raisons que le gouvernement a lancé la Charte de la Parentalité en partenariat avec le cabinet de conseil Equilibres, avec SOS Préma et avec le cabinet de conseil HR Valley.

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Source de l’image : ORSE, guide “promouvoir la parentalité auprès des salariés masculins, un enjeu d’égalité professionnelle”, septembre 2008