Les 30 septembre et 1er octobre, j’ai assisté au colloque international « Egalité hommes / femmes et articulation travail /famille : vers un nouveau modèle ? » au CNAM. J’ai suivi notamment deux ateliers et la table ronde « travail – famille : duel ou duo ».
En effet, ce colloque était très riche en terme de nombre d’ateliers : pas moins de 16 ateliers au total répartis en quatre axes :
1) Care et conciliation
2) Action publique, rapport de genre et conciliation
3) Travail, organisation et conciliation
4) Temps sociaux, parcours de vie et conciliation.
Le programme complet est disponible ici.
Choisir des ateliers au sein de ce programme riche a été difficile mais j’ai finalement décidé de participer aux ateliers suivants :
- « l’impact de l’européanisation sur l’articulation travail – famille »
- « l’entreprise : un acteur incontournable »
Ce que je retiens de ces 2 ateliers : une grande richesse des interventions pour chaque atelier mais peu de solutions concrètes au final.
Vous pouvez lire les articles des intervenants ici.
J’ai suivi également la table ronde : « famille et boulot : duel ou duo ? » réunissant 5 intervenants de qualité :
- Jérôme Ballarin, président de L’Observatoire de la parentalité en entreprise
- Florence Chappert, Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail – ANACT
- Pierre Fonlupt (Medef), auteur de « Patrons papas : paroles de dirigeants sur l’équilibre travail et vie privée » et dirigeant de Croissance Plus
- Guillemette Leneveu, directrice générale de l’Union nationale des associations familiales - UNAF
- Veronica Nilsson, Confédération européenne des syndicats - CES
Pierre Fonlupt a une véritable conviction : l’épanouissement au travail est vraiment un levier de performance.
Selon lui, la globalisation, les nouvelles technologies, les process ont amené l’organisation à se transformer mais ont asséché la dimension humaine de l’entreprise. La souplesse et la proximité dans l’organisation devraient avoir une place dans nos organisations. L’articulation entre « famille et boulot » est un problème de chef d’entreprise et non de DRH selon Pierre Fonlupt. Car, cela touche directement à la notion d’efficacité. P.Fonlupt propose des pistes de solutions : revoir les modes d’organisation du travail et réintroduire les espaces de management de proximité. En résumé, insuffler « l’esprit PME » dans les grandes entreprises et mettre en place une organisation émotionnellement intelligente.
Jérôme Ballarin rejoint Pierre Fonlupt quand il dit qu’il y a un cercle vertueux entre la performance économique et le bien-être. Actuellement, selon lui, il co-existe 2 entreprises : l’une avec un réseau informel d’hommes et la deuxième avec des réseaux de femmes en plein développement depuis quelques années. Il est nécessaire de réunifier l’entreprise !
Il faut noter que pour 3 salariés sur 4, l’employeur ne fait pas grand-chose concernant l’articulation travail – famille ; pour 4 femmes sur 10, l’annonce de la grossesse à son employeur est vécue comme un stress et enfin pour 2 adolescents sur 3, le travail de leurs parents est jugé stressant ! Pour les salariés, le « présentéisme à la française » est un mal répandu. Il est donc nécessaire de rechercher plutôt l’efficience comme cela se pratique en Allemagne, en Suède ou au Québec ! Selon Jérôme Ballarin, l’individu est acteur de sa vie et il y a une pluralité des sphères d’épanouissement. Un chapitre est consacré à cette thématique dans son livre paru le 16 septembre dernier : « Travailler mieux pour vivre plus ».
Pour Florence Chappert de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT), l’articulation travail – famille est un enjeu de santé au travail.
Concernant l’UNAF, Guillemette Leneveu a abordé notamment deux sujets : la notion de libre choix d’activité professionnelle et le rôle des entreprises concernant la prise en compte de la gestion des temps. En effet, a-t-on vraiment le choix de travailler ou de s’arrêter ? Est-ce que les instruments de politique publique aident à cette prise de décision ?
Et aussi : comment faire pour que les parents qui font le choix de s’investir dans l’éducation de leurs enfants ne soient pas pénalisés ? Comment convaincre les entreprises que les hommes ont aussi le droit de prendre un congé parental sans impacter leur vie professionnelle ? Comment mieux prendre en compte l’investissement du salarié dans sa vie familiale (adolescence, prise en charge d’un parent âgé, etc...).
Peu de réponses concrètes ont été évoquées à part la mise en place d’un congé paternité plus long non cessible.
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