Au moment où le cap des trois millions de chômeurs alimente l’actualité, Xavier Tedeschi, fondateur du cabinet de conseil Latitude RH, publie son premier ouvrage « Et moi, je fais quoi ? Plaidoyer pour une saine restructuration ».
Sous la forme d’une série de nouvelles, l’auteur décrypte des situations de restructuration d’entreprise à travers des personnages inspirés de ses rencontres sur le terrain depuis plus de 20 ans. Le lecteur est plongé dans l’univers des plans sociaux avec les points de vue des directions, managers, syndicalistes, salariés et de leur entourage qui s’entremêlent pour finalement laisser émerger subtilement, l’avis de celui qui prône une autre façon de restructurer autour du concept de « saine restructuration ».
Xavier Tedeschi, l’auteur de cet ouvrage, a chaleureusement accepté une interview pour nous expliquer la genèse de cet ouvrage qui se lit comme un roman.
Xavier, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel ?
J’ai une formation juridique en droit des affaires. Une première expérience dans une DRH du secteur hospitalier puis dans une DG du secteur bâtiment. En 1990, j’intègre la société de conseil Francis Vidal Groupe que je dirige à partir des années 2000 jusqu’en 2009 au travers de différentes reprises du fonds de commerce. En 2009 je crée Latitude RH.
Pourquoi avoir choisi la thématique de la restructuration et l’avoir qualifiée de « saine » ?
J’ai 22 ans d’expériences dans l’accompagnement RH et managérial des projets de transformation des entreprises. Les restructurations sont des projets majeurs qui occupent une grande partie de mes activités. Le qualificatif de « sain » y est associé suite à une réflexion sur les ruptures collatérales que créent ces projets auprès de ceux qui restent, de la hiérarchie de proximités et les partenaires sociaux. Comment peut-on préserver le lien pendant la restructuration pour continuer à travailler ensemble après ? Penser l’après, c’est se donner les armes pour sortir de la crise. Le Petit Robert nous donne une définition intéressante « est sain, ce qui après quelques dangers et épreuves, sort sans dommage profond qui permet de fonctionner normalement, sans trouble ni anomalie ».
Avez-vous vécu toutes les situations que vous exposez dans votre livre ?
Oui absolument toute sauf évidemment la dernière puisqu’elle se situe en 2024.
Pourquoi êtes-vous si optimiste sur le sujet du dialogue social dans les entreprises en France ?
Je suis optimiste car je ne crois pas au suicide collectif. Il faut regarder la réalité telle qu’elle se présente. Sur fond de crise économique et politique, nous voyons bien que les relations sociales ne peuvent plus continuer à jouer sur la gamme habituelle et que si l’on veut sortir des traditionnelles guerres de tranchées, devenues inopérantes, il faut repenser le modèle, sans utopie mais avec pragmatisme. Cela ramène à un thème majeur : comment penser et conduire ensemble le changement, travailler ensemble (partenaires sociaux et entreprise) tout en conduisant les réformes et ses redéploiements. Ce sont les entreprises dans toutes leurs composantes et non les pouvoirs publics qui ont les solutions entre leurs mains, pour plus de prévention. Je suis convaincu qu’il faut faire bouger les lignes d’un modèle de relations uniquement basé sur l’économique et la lutte. Nous ne gagnerons aucune bataille de compétitivité les uns contre les autres. Il est impératif de débloquer les jeux d’acteurs pour esquiver la réflexion sur les champs du possible, les choix et les mesures préventives. C’est le clin d’œil de la dernière nouvelle intitulée « 2024 ».
D’après vous, pourquoi est-ce si compliqué pour une entreprise de mener une saine restructuration ?
Parce que le contexte est anxiogène, les auteurs se raidissent et campent sur des positions dogmatiques, partisanes,… et se retranchent derrière le chiffre et la procédure bien pratique car sans état âme. L’enchaînement des restructurations aboutit à des réflexes mécaniques.
En lisant votre livre, un passage m’a particulièrement interpellée et notamment le discours de Paul-Eerik Ojuland, commissaire au dialogue social en 2018 : « Si nous voulons éviter l’explosion de nos modèles sociaux, nous devons remettre en cause nos habitudes dans nos relations de travail. Il nous faut imaginer de nouvelles formes d’organisation qui nous permettront de dépasser les antagonismes. » Il évoque notamment les antagonismes entre générations comme la génération Y et les séniors.
Comment vous est venue cette idée de charte de Tallinn de 2018 (texte sur la gestion des relations de travail au niveau européen) ?
Pensez-vous que c’est une idée applicable d’ici quelques années ?
Je suis persuadé que si nous réussissons le passage de témoin à la Génération « Y » qui est un vrai challenge en soi car c’est une génération en « rupture » avec la précédente alors nos organisations du travail, nos relations de travail et nos relations sociales en seront profondément modifiées. Nous avons un vrai challenge et un vrai levier : les premiers Génération « Y » ont 35 ans environ, ils arrivent dans les strates du pouvoir. Saisissons l’opportunité !
C’est aussi, une réponse en forme de clin d’œil aux références perpétuelles au modèle allemand ainsi qu’à tous ceux qui peuvent se demander quel est le rôle des nouveaux partenaires européens ? Peut-être à nous obliger à voir les choses autrement, à bousculer nos références de « vieux » européens.
Souhaitez-vous ajouter autre chose ?
J’aime particulièrement la phrase de St Exupéry « dans la vie il n’y a pas de solutions ; il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions suivent ». Soyons des créateurs de forces, bousculons les lignes !
Merci Xavier Tedeschi pour cette interview.
Vous pouvez retrouver « Et moi, je fais quoi ? Plaidoyer pour une saine restructuration » de Xavier Tedeschi à la Fnac et dans les librairies et également sur internet sur les sites de la Fnac et sur Amazon.
Plus d’informations :
A propos de l’ouvrage Et moi, je fais quoi ? Plaidoyer pour une saine restructuration de Xavier Tedeschi – Editions du Palio
Date de parution : 13 septembre 2012 – 198 pages
ISBN : 978-2-35449-030-0
Prix public : 19,50 euros
Distribution : SODIS
A propos de l’éditeur
Les Editions du Palio mettent la littérature romanesque au service de sujets professionnels.
En mobilisant la forme narrative, on permet au lecteur de comprendre des situations et des mécanismes comme s’il en était partie prenante.
Après la publication de Confessions d’acheteurs (2011), Marc est « in » (2012), Si l’argent m’était conté (2012), les Editions du Palio poursuivent cette démarche avec Et moi, je fais quoi ?
Contact presse - agence Ozinfos
Camille Vézirian