Vers une articulation des temps de vie !

Evénement - 3ème édition du prix 2010 Master RH Santé, Sécurité, Qualité de vie au travail, ESSEC

Si vous suivez mon profil Facebook ou Twitter, vous savez déjà que mon mémoire d’analyse sur le sujet de l’articulation vie professionnelle – vie familiale a été primé lors de la soirée de remise de prix le mercredi 8 décembre dernier à l’ESSEC. En effet, j’ai eu le plaisir de recevoir le 3ème prix !

Pourquoi ce prix Master RH Santé Sécurité Qualité de vie au travail a-t-il été organisé ?

Depuis 1897, l’Association AINF (Association interprofessionnelle de France, reconnue d’utilité publique, initialement “Association des Industriels du Nord de la France”) promeut la santé et la sécurité au travail et la prévention des risques professionnels sous le slogan “améliorer les conditions de travail et de vie”. En 2006, l’Association AINF a souhaité que les dirigeants et responsables d’entreprises publiques et privées et particulièrement les DRH, puissent prendre en compte aussi les risques flous. Et, l’AINF a donc créé un prix Master RH Santé Sécurité Qualité de Vie au travail en collaboration avec l’IAS (Institut International de l’Audit Social) et avec Référence RH. Ce prix est destiné à aider les cursus RH et particulièrement les masters, bac +5 à intégrer dans leurs programmes et dans leurs stages, les enjeux, problématiques et leviers “santé, qualité de vie au travail”.

Quelles sont les personnes qui composent le jury ?

Le jury de ce prix est un jury mixte composé d’universitaires :

- Jean-Marie Peretti - professeur et chercheur en Ressources Humaines,

- Maurice Thévenet – Professeur Titulaire de la Chaire Ressources Humaines (CNAM)

et de responsables en entreprises :

- Groupe GDF Suez,

- Groupe SOS,

- Titane ITCWS,

- Véolia Propreté,

- Spie Batignolles.

Quels sont les critères de sélection des lauréats ?

Si vous vous posez la question des critères de choix retenus par le jury, les voici :

- la solidité méthodologique,

- le caractère opérationnel de l’approche / applicabilité en entreprise / sur le terrain,

- la qualité de la synthèse et des conclusions (en méthode et en application),

- le sens critique et qualité de la “mise en perspective” de la démarche et des résultats,

- le caractère innovant / la curiosité d’esprit.

Qui sont les lauréats ?

Prix	Prénom Nom	Titre du mémoire	Ecole
1er prix	Brigitte Houllier	La prévention des risques psycho sociaux	IAE de Caen, formation continue
1er prix ex aequo	Anne Gagey	Prévention des risques professionnels : la mise à jour du Document Unique de l’ECHO	IGR de Rennes, formation initiale
3ème prix	Karen Demaison	Articulation vie professionnelle – vie familiale : la quête d’un impossible absolu ? Cas des salariés parents : du discours aux pratiques des entreprises	IAE Paris, formation continue
4ème prix	Alexandra Abensour	Les effets du Lean Management sur le travail : comment améliorer les conditions de travail ? Quel rôle pour la fonction RH ?	ESC Toulouse, formation continue
4ème prix ex aequo	Clémence Breton	Diagnostiquer, analyser, prévenir et corriger les risques psychosociaux en entreprise	IGR, Rennes, formation alternance
4ème prix ex aequo	Corine Pié	Aménagement et conception des espaces de travail : quels enjeux en gestion des ressources humaines ?	ESC Toulouse, formation continue
Prix spéciaux	Saliha Rinal	Evaluation du coût du stress au travail en France pour l’année 2007	IAE Ensam, formation initiale
Prix spéciaux	Charlotte Wion	Les transformations du secteur social et médico-social et ses conséquences sur les conditions de travail : en quelle mesure le management constitue-t-il une réponse ?	ESCEM Tours – Poitiers, formation initiale

Il y a une diversité au niveau des âges (de 22 à 56 ans !) et également au niveau des écoles mais je regrette que nous soyons que des filles à porter le sujet de la qualité de vie au travail (8 lauréates) !

Un petit mot pour conclure…

A ma remise de prix, j’ai expliqué qu’au-delà des discours et de l'affichage, les entreprises ne sont pas si nombreuses à s'impliquer réellement dans l’articulation des temps de vie. Selon A. Pailhé et A. Solaz[1], "seulement un tiers des employeurs déclarent que dans leur établissement des mesures pourraient être mises en œuvre et ce sont ceux qui s'impliquent déjà le plus qui manifestent l'intention de le faire davantage."

De plus, les mesures proposées par les entreprises sont rarement ciblées et ne font que rarement l'objet d'une véritable politique cohérente intégrée à celle des Ressources Humaines par exemple. Ce sont donc des mesures disparates souvent liées au contexte même de l'entreprise, de la personnalité et des convictions du dirigeant, d'héritages historiques, des usages sectoriels plutôt qu'une politique formalisée.

Il semble donc nécessaire de réenchanter les politiques de Ressources Humaines sous l’angle de la qualité de vie au travail.

Je tiens vraiment à remercier :

- l'AINF et ses partenaires qui ont sélectionné mon mémoire et tout particulièrement Anne-Marie de Vaivre, la coordinatrice du prix Master RH,

-  ma Directrice de mémoire, Géraldine Schmidt, professeur à l’IAE de Paris, pour sa disponibilité et ses précieux conseils tout au long de la rédaction de ce mémoire d'analyse,

- toutes les personnes que j’ai pu interviewer pour rédiger mon mémoire d’analyse,

- et ma famille (mes parents et mon mari), de m'avoir aidé à atteindre une articulation vie professionnelle – vie familiale harmonieuse pendant cette période à la fois très riche mais également très dense.

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[1] A PAILHE, A SOLAZ, (2009), "La famille à "flux tendu" : quotidien des parents et pratiques des employeurs" in A PAILHE, A SOLAZ (2009), "Entre famille et travail – Des arrangements de couples aux pratiques des employeurs", INED, La découverte (avril)

Lu dans la presse - Laboratoires Weleda : sa future crèche d'entreprise sera bioclimatique !

Weleda est un groupe Suisse qui fabrique des cosmétiques bio depuis 1921. 400 personnes sont employées en France, à Huningue (Alsace).

Weleda ouvrira en août prochain la première crèche bioclimatique « Cœur d’enfants » : 23 bébés pourront y être accueillis. Ce projet a été accompagné par Crèche attitude depuis 2007. Les travaux ont commencé début 2009.

Pourquoi cette initiative ?

Le responsable environnement de Weleda, Gilles Lematte, explique que « c’est à la fois une démarche sociale et environnementale ». En effet, l’idée est intéressante : l’entreprise Weleda vendant des produits bio, la construction d’une crèche bioclimatique permet d’être cohérence avec les valeurs de l’entreprise et de mettre en avant la responsabilité sociale de l’entreprise.

Que signifie « bioclimatique » ?

La construction bioclimatique permet de prendre en compte l’impact énergétique en fonction de l’usage des locaux. La disposition des pièces est étudiée de manière à ne pas avoir de pertes énergétiques : les pièces de vie, assez ouvertes, sont au sud de la construction et les locaux techniques sont plutôt situés au nord.

Des matériaux moins polluants et donc plus sains sont utilisés comme par exemple :

- des briques issues de pierre volcanique, fabriquées sans cuisson sont recouvertes d’une structure en bois d’essences locales.

- les isolants sont naturels comme la cellulose et le liège

- les plâtres absorbent les composés organiques volatils (exemples de composés organiques volatils : peintures, encres, colles, détachants, cosmétiques, solvants...)

Est-ce une nouvelle voie pour les entreprises qui souhaitent afficher leurs actions en terme de responsabilité sociale ?

Qu’en pensez-vous ?

En savoir plus :

Pour voir quelques photos du projet et son histoire : http://www.weleda.fr/?id=789

Bonus :

Un autre exemple de crèche bioclimatique : la crèche Hérold à Paris 19^ème arrondissement (ouverture en mars 2007) : http://paris.19.evous.fr/Creche-Herold-Premiere-creche-bio,567.html

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Source de l’image : site internet de Weleda

Lu dans la presse - Une crèche pour les diplomates à Paris

Les diplomates installés récemment sur le nouveau site du ministère des affaires étrangères et européennes de la rue de Convention (Paris, 15ème arrondissement) ont maintenant un mode de garde pour leurs jeunes enfants. Une crèche, Babilou – Balard (Paris 15^ème), vient d’être inaugurée ce mercredi 19 mai par Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères.

Vingt berceaux sur les trente cinq ont été réservés pour le personnel du ministère pour leur permettre de mieux articuler vie professionnelle – vie familiale. Cette crèche a une amplitude horaire large : 8h00 à 19h30 ainsi que différents accueils disponibles : régulier, occasionnel, d’urgence.

Cette initiative s’inscrit, d’après le communiqué de presse, dans une politique déterminée de Bernard Kouchner de promotion de la parité et du travail des femmes. Bernard Kouchner souhaite expérimenter également d’autres formules comme la réservation de berceaux mobiles.

Dans le communiqué de l’AFP concernant l’inauguration de cette crèche, il est mentionné cette information : "Pour nous, les 35 heures, ce n'est pas notre quotidien", a fait valoir Bernard Valero, porte-parole du ministère, interrogé lors d'un point de presse sur cette inauguration. »

Nous pouvons nous interroger sur le sens de cette déclaration. Qu’est-ce que cela signifie ? Que les salariés-parents qui sont aux 35 heures n’ont pas de problème de garde d’enfants ?
La crèche Babilou - Balard ferme à 19h30, soit en moyenne 1 heure plus tard que les autres crèches. Sachant qu’un bébé est gardé 10 h par jour maximum en crèche, une grande majorité de salariés font des horaires supérieurs à 35 heures par semaine, en raison notamment de la mise en place des jours de réduction de temps de travail (JRTT).

Est-ce vraiment une avancée d’avoir des crèches qui ferment aussi tard (19h30 !) ? Ne faudrait-il pas plutôt revoir l’organisation du travail à l’image de certains pays nordiques pour que les salariés puissent réellement articuler vie professionnelle – vie familiale ?

En Suède ou au Canada, est-ce qu’un cadre quitte son lieu de travail après 18 h ? Ou a une réunion importante après 17h ?

Source de l’image : galerie d’images de Microsoft (Clipart)

Focus sur...Les crèches d'entreprise : une offre de services assez rare mais pourtant très médiatisée !

 

L'offre de garde pour les enfants reste rare dans les entreprises. Seulement 2 % des établissements déclarent avoir mis en place cette mesure. D'après Denise Bauer, il semble qu'il n'y ait pas de source statistique pour recenser les structures collectives d'accueil des enfants dont l'accès est lié aux employeurs. Et les informations existantes sur le sujet sont parcellaires et issues de rapprochement de diverses sources. Ainsi, en 2003, le nombre de crèches d'entreprises était estimé à 224 et 15 000 enfants étaient accueillis soit environ 7 % des enfants accueillis en crèche.

L'offre de garde pour les enfants est surtout présente dans les établissements de la fonction publique hospitalière (8%) ou territoriale (7%) et les établissements de très grande taille.

Les garderies et les centres de loisirs sont surtout proposés par la fonction publique territoriale (11 %) et les entreprises publiques ou nationalisés (10 %).

D’après François Carcaud-Macaire, Directeur Siège et Services Partagés (DRH & Communication) chez Total, "l'évolution du monde fait que l'on empiète de plus en plus sur la vie personnelle". La réciprocité est normale : quand l'entreprise fait un pas, le salarié fait un pas également. C'est un contrat. Pour lui, la mise en place de ce type de service répond à la problématique de la tension du marché du travail actuellement. En effet, un salarié quittera son entreprise pour une autre qui saura être plus attractive et notamment en proposant ce genre de mesures pour faciliter les temps de vie. C'est un package global.

Alors, pourquoi si peu d’entreprises investissent dans une crèche d’entreprise ?

La conférence de la Famille en 2003 a dégagé les avantages et les raisons du faible développement des crèches d’entreprises :

Avantages

* Proximité * Possibilité d'horaires élargis adaptés à ceux de l'entreprise (avec une nuance : est ce que ces horaires sont vraiment adaptés aux rythmes de vie des bébés ?) * Facteur d'attractivité pour les entreprises * Des salariés moins soucieux sont plus disponibles, moins absents et finalement plus performants.

Raisons du faible développement des crèches d’entreprises

* Problème de place et de coût : la création représente un investissement de 6000 à 15000 € par place, et un budget de fonctionnement de 15000 € en moyenne par an et par enfant. * Exigence des règles de fonctionnement : notamment concernant les règles de sécurité et d'encadrement ou bien de l'obligation exigée par les CAF d''ouvrir la crèche à 30 % à l'extérieur pour pouvoir bénéficier des aides. De plus, la gestion de la crèche doit être confiée à une association de loi 1901 pour bénéficier des subventions de la CAF et non à une entreprise créée pour l'occasion. * Activité éloignée de l'activité de base de l'entreprise : la conception et la gestion d'une crèche ne s'improvisent pas. Il semble qu'il n'y ait pas cahier des charges pour guider les entreprises en la matière. Les craintes des entreprises se portent donc sur les difficultés de création et de gestion. Des entreprises de création de crèches l'ont bien compris et ont ainsi du business : l'accompagnement des entreprises à la mise en place d'une crèche. De nombreux acteurs sont présents sur ce marché depuis les années 2000 : nous pouvons ainsi noter une quinzaine de représentants tels que People & Baby, Les Petits chaperons rouges, La Part de rêve, Crèche attitude, Bébébiz… * Pyramide des âges des entreprises : en effet, les besoins peuvent évoluer dans la durée en fonction du vieillissement des salariés. Or, il y a un seuil critique en deçà duquel une crèche ne peut fonctionner : 20 ou 30 enfants au moins. C'est pour cela que la formule des crèches inter entreprises est plébiscitée pour ne pas dépendre de l'évolution démographique d'une seule entreprise. Et également pour permettre l'accès aux Petites et Moyennes Entreprises. * Confusion entre vie personnelle et vie professionnelle : cette confusion peut être clarifiée au travers de règlement clair comme par exemple l'impossibilité pour les parents d'aller voir leurs enfants dans la journée. * Trajets domicile – travail longs surtout dans les grandes agglomérations : en effet, emmener son bébé tous les jours dans les transports en commun pendant 1 heure le matin et 1 heure le soir n'est pas forcément adapté (fatigue et microbes) ! Même si certaines entreprises de crèches tentent de diminuer ce problème. Ainsi, « Ce temps de transport, s’il est raisonnable, est aussi un moment passé avec son enfant », tempère Emmanuelle Tua, responsable pédagogique des Petits chaperons rouges.

Ce système de crèches d'entreprise pose un autre problème : quand les parents démissionnent ou sont licenciés, ils perdent du même coup leur place en crèche donc leur seul mode garde. "Certains gestionnaires, comme People & Baby, prévoient cependant dans le contrat conclu avec l’entreprise que ces parents puissent disposer d’un délai de 3 mois minimum pour trouver une autre solution."

Outre la création de crèche d'entreprises, d'autres solutions existent comme par exemple la réservation par les entreprises de places en crèches. L'entreprise signe alors une convention avec la commune afin de réserver des places de crèches à des tarifs préférentiels. C'est une solution qui semble plus souple et pratique.

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Source de l’image : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/

Qu’est-ce que le club Crèches & Entreprises ?

Xavier Darcos, Ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, et Nadine Morano, Secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité ont créé, mardi 16 février 2010, le Club Crèches & Entreprises qui réunit les entreprises exemplaires en matière de création de places de crèche ou de financement de berceaux en faveur des enfants de leurs salariés. Animé, sous l’égide du ministère, par l’Observatoire de la parentalité en entreprise, le Club Crèches & Entreprises a pour objectif d’engager une dynamique en faveur de l’investissement d’employeur en la matière.