«Avec la formation professionnelle, les PME ciblent l’emploi »
Tel est le slogan 2012 de la campagne annuelle de la CGPME en faveur de la formation professionnelle continue. Cette campagne pluri media met l’accent sur l’ensemble des dispositifs existants de formation professionnelle continue et leur adéquation à l’objectif de compétitivité des PME ainsi qu’au maintien et au développement de l’emploi. Elle met en scène Sébastien Flute, champion Olympique de tir à l’Arc en 1992 à Barcelone et chef d’entreprise. Par son expérience, il porte haut les valeurs de la formation professionnelle et sa concrétisation, en tant que chef d’entreprise.
Je remercie Sébastien Flute d’avoir accepté cette interview pour nous permettre d’en savoir plus sur l’articulation de ses différentes vies : professionnelle, sportive et personnelle.
Sébastien, pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel ?
Mon parcours professionnel a connu plusieurs phases. Suite à ma médaille Olympique en 1992, j’ai créé ma SARL dont je suis devenu le gérant afin de pallier à l’absence de statut de sportif professionnel dans mon sport et faciliter la gestion de mes contrats de partenariat.
Suite à l’arrêt de ma carrière sportive après les Jeux de Sydney en 2000, j’ai intégré le département Sport et Evènements d’une compagnie d’assurance. En 2004, j’ai pris le poste de responsable des partenariats au sein de la Fédération Française de Tir à l’Arc. Après trois années passées à la fédération, je suis revenu dans le monde de l’assurance au département Sport Evènements de Gras Savoye. Parallèlement, j’ai monté ma marque de matériel de tir à l’arc (SF-Archery) en 2005 et depuis quelques mois, je m’occupe à plein temps de la gestion et du développement de cette marque.
Pourquoi avoir accepté de devenir ambassadeur de la formation professionnelle pour la CGPME ?
La formation a été présente tout au long de ma carrière sportive, sous la forme de ce qu’on appelle le double projet : construire sa carrière sportive tout en préparant sa reconversion. A mes yeux l’analogie entre double projet et formation professionnelle est totale : être complètement impliqué dans son activité quotidienne tout en complétant ses compétences pour mieux répondre aux évolutions à venir de sa carrière. De plus, depuis ma retraite sportive et mon entrée dans le monde du travail, la formation professionnelle a été la clé qui m’a permis à plusieurs reprises de franchir des caps importants sur le plan professionnel. C’est donc tout naturellement que j’ai accepté la proposition de la CGPME !
Comment avez-vous concrètement fait pour articuler vos différentes vies de champion, étudiant, salarié et maintenant patron de PME ?
Pour moi, il a été indispensable de bien définir mes priorités, sachant que cet ordre de priorité a été évolutif d’une année sur l’autre, du début de la saison à la fin. Très clairement, tant que j’étais en activité sportive le fil conducteur était les compétitions et les entrainements y préparant. Parallèlement, j’ai eu l’avantage de pouvoir adapter ma formation (école de commerce et formation aux métiers de l’assurance) aux exigences de ma carrière sportive et professionnelle. S’il était difficile sur une année préolympique ou olympique de dégager beaucoup de temps et d’énergie pour ma formation, maintenir le fil de la formation m’a permis de garder le contact avec le « monde extérieur au sport », pour mieux y revenir les années suivant les grosses échéances. Si cela s’est traduit par un allongement de mon cursus comparé aux étudiants classiques, la richesse des rencontres et l’expérience acquise dans la mise en place et le suivi d’objectifs de haut niveau m’ont énormément apporté quand l’heure de la retraite sportive a sonné.
En étant à la tête de ma structure aujourd’hui, je m’efforce d’appliquer ce même fonctionnement, définir les objectifs à atteindre et mettre en face les moyens pour y arriver, la formation professionnelle étant pour moi la façon la plus efficace de répondre aux nouvelles questions et enjeux qui se posent à moi dans mon activité.
Etes-vous satisfait de vos différentes vies ? Ou bien avez-vous dû faire des compromis sur vos différentes sphères de votre vie ?
Pour ma part, je suis vraiment satisfait aujourd’hui de la façon dont j’ai réussi à organiser les différentes sphères de ma vie. Je retrouve aujourd’hui dans le développement de ma marque de nombreuses similitudes avec ma carrière sportive, et si certains compromis sont nécessaires entre vie familiale et activité professionnelle et formation, notamment en terme d’emploi du temps, c’est d’une certaine manière le prix à payer pour profiter de la relative souplesse d’organisation qu’apporte le fait d‘être à la tête de sa propre structure.
Que préconisez-vous pour favoriser une meilleure articulation entre activité professionnelle et personnelle ?
Une organisation personnelle rigoureuse est indispensable pour réussir cette articulation. Mener une activité professionnelle ambitieuse aussi passionnante soit elle, impose malgré tout de se fixer des limites à ne pas dépasser afin de garder la maitrise des évènements et ne pas voir sa vie personnelle sacrifiée, sa performance n’en sera que meilleure !
Merci beaucoup Sébastien pour cette interview.
Visitez le site internet de Sébastien Flute : http://www.sebastienflute.com/
et également le site dédié à la formation professionnelle http://cgpme-formation-pro.fr/ et n’hésitez pas à laisser des commentaires et à poser des questions à Sébastien Flute !
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Crédit photo : Jean-Denis Gitton
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